C’est en plein cœur du massif de la Chartreuse que les moines d’un monastère du même nom, produisent l’Elixir de longue vie depuis 1764 et les célèbres liqueurs verte et jaune depuis 1840. Découvrez 5 choses que vous ne savez peut-être pas sur cette liqueur végétale au succès jamais démenti.

Des origines secrètes

C’est en 1605 que le Maréchal François Annibal d’Estrées remet un mystérieux manuscrit aux moines de la Chartreuse de Vauvert, à Paris. L’ouvrage dont nul ne connaît l’origine révèle la formule d’un tonique à base de plantes médicinales, un élixir de longue vie. A partir de cette formule, les moines chartreux réaliseront au fil du temps l’élixir et leurs fameuses liqueurs, dont la chartreuse verte.

Une recette énigmatique et inimitable

Le manuscrit en main, c’est dès 1605 que les frères chartreux de Paris tentent de mettre au point la formule, mais celle-ci se révèle très complexe. Après des années d’essais sans succès, le manuscrit se voit rangé dans la bibliothèque monastique sans avoir donné vie au mystérieux élixir. Un siècle plus tard, le moine apothicaire de la Grande Chartreuse, en Isère, se révèle particulièrement curieux de déchiffrer la formule. Il baptise alors son nouveau distillat : « élixir de longue vie. » Aujourd’hui c’est cette recette que les moines se transmettent secrètement pour fabriquer l’élixir de la Grande Chartreuse !

Pour pouvoir réaliser cette mythique boisson aux 130 plantes, 24 tonnes de plantes naturelles sont ainsi acheminées chaque année au monastère!

Une recette longtemps oubliée

À la Révolution, les moines sont chassés du monastère. Fuyant les révolutionnaires, l’un des moines en fuite qui détenait la copie de la recette est  arrêté et emprisonné à la prison de Bordeaux., Grâce à l’aide de Dom Basile Nantas, un ami de la communauté et des gardiens, il réussit à faire extraire le précieux document de sa geôle. A son tour, Dom Basile Nantas tente de déceler les mystères de la recette qu’il a entre les mains. Mais ne pouvant la déchiffrer par sa complexité, il la cède à un pharmacien grenoblois, Monsieur Liotard. Ne parvenant pas plus que Dom Basile à l’exploiter, il décide de l’oublier. C’est alors qu’en 1810, l’Empereur Napoléon Ier décide que tous les « remèdes secrets » soient soumis au ministre de l’Intérieur afin qu’ils soient examinés et exploités par l’État lui-même. Liotard envoie donc le manuscrit au ministère. Mais bien vite, l’État le lui retourne estimant que la formule de la liqueur est un produit déjà bien connu de la population française et ne peut alors être considéré de « secret ». À la mort du pharmacien, le manuscrit est remis à son souhait aux moines de la Grande Chartreuse. Depuis 1816 et la Restauration, les frères ont en effet pu regagner leur monastère. Ils reprennent alors la production de leurs précieuses liqueurs.

La chartreuse, une boisson unique au monde

La diversité des plantes qui la composent, sa couleur naturelle singulière, et sa recette secrète font de la chartreuse verte une boisson unique au monde. Au total, 130 plantes médicinales, provenant du monde entier, sont nécessaires à l’élaboration de la chartreuse verte. Il s’agit de la quasi-totalité des espèces de plantes médicinales connues en 1605.

Un secret bien gardé

Seuls deux frères du monastère, connaissent la composition, dosage, temps de vieillissement, et procédé de fabrication exacts de la chartreuse verte, dont les distillats veillissent pendant … longtemps, dans les caves du site d’Aiguenoire, en plein coeur du massif de la Chartreuse. Pour garder précieusement ce secret, le manuscrit de 1605 est enfermé à double tour dans un coffre, dont seul le supérieur en a la clef… et sait où il est caché !

Découvrez le nouveau site touristique et culturel des Caves de la Chartreuse dès le 28 juin 2022. Dans un espace de 2500m2 entièrement rénové et réaménagé, les visiteurs sont invités à vivre de nouvelles expériences visuelles et sensorielles. Le parcours de visites sera ponctué de 1200 pièces patrimoniales originales et inédites, d’une immersion dans le savoir-faire des moines chartreux, sans oublier l’univers végétal dont le site fera la part belle.

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